Charlotte, c’était un sacré paradoxe : tantôt très joyeuse, tantôt mélodramatique.

Charlotte avait 12 ans et demi lorsqu’elle est décédée. Elle n’en aura jamais 13. Son imprudence sur les voies lui a coûté la vie. Sa mère, Carla, raconte son histoire.

Charlotte était une petite fille solaire. Un arc-en-ciel. De mère belge et de père colombien, elle parlait quatre langues. Bien qu’elle vivait en Belgique, elle portait en elle les couleurs de l’Amérique latine. Un véritable boute-en-train, toujours en quête d’aventure.

Charlotte aimait les belles choses. Elle aspirait à devenir graphiste ou artiste. Une fibre créative qu’elle avait très probablement héritée de ses parents, tous deux artistes eux aussi. On la trouvait sur son bureau jour et nuit, plongée dans ses dessins. Les genoux relevés, les doigts couverts de traces de crayon et des yeux bleu azur qui rêvaient d’ailleurs.

Charlotte aimait la liberté. Elle adorait les papillons. Selon sa maman, sa soif de liberté s’est retournée contre elle. Son insouciance l’a emporté sur son bon sens.
 

Charlotte laissait souvent des petits mots. Des mots doux et des gribouillages qu’elle semait dans tous les recoins de la maison, dans l’espoir d’égayer les journées de sa maman.

Aucune élève n’aime étudier ses leçons par cœur, mais Charlotte encore moins que les autres. Cette méthode ne l’intéressait pas, elle préférait de loin apprendre par elle-même. Elle écoutait une chanson et tentait de la reproduire au piano, à tâtons, jusqu’à pouvoir jouer la mélodie complète.

Elle avait le don d’apaiser les chiens agités et pouvait les faire rouler sur le dos d’un simple geste du doigt. Mais les chevaux restaient ses animaux préférés. Un amour qu’elle traduisait dans son art : un jour, sa mère a trouvé sur son bureau un magnifique croquis de cheval réalisé au feutre.