Avec la SNCB, nous mettons en place, dès ce lundi 23 mars, un service de trains spécifique qui s’appliquera au moins jusqu’au 5 avril, pour autant que les conditions d’exploitation et les consignes des autorités le permettent. L’objectif ? Garantir une offre de trains, un service vital à la population et à l’économie belge, sur l’ensemble du territoire. Nos 2 entreprises ont tenté de rendre cette adaptation la moins impactante possible, en répondant à l’absentéisme croissant pour maladie au sein de notre personnel, et de nos sous-traitants, ainsi qu’à la nécessité de la continuité du service. Cette mesure a pour but d’éviter des désagréments comme la suppression inopinée de trains et une sur-occupation des trains en circulation, et de garantir un niveau maximal de sécurité.
Du personnel ferroviaire indispensable
Depuis le début de la crise du Covid-19, notre entreprise et la SNCB travaillent en étroite collaboration avec les autorités pour effectuer un suivi en temps réel de la situation du secteur ferroviaire, essentiel au bon fonctionnement du pays. La mise en place d’un service de trains adapté est devenue, au fil des jours, la seule possibilité permettant le maintien d’une offre robuste, stable et prévisible dans la durée. L’objectif de nos deux entreprises est de pouvoir continuer à offrir une solution de mobilité aux personnes qui ont impérativement besoin de se déplacer en train, pour travailler ou aider autrui, et ce en toute sécurité et de manière responsable.
Ces derniers jours, avec la SNCB, nous avons informé les autorités de l’augmentation continue des absences pour maladies, constatées au sein des fonctions critiques pour le déploiement de l’offre ferroviaire.
- Chez Infrabel
Au sein de notre personnel des cabines de signalisation, nous avons enregistré un taux d’absence pour maladie de 15% ce mercredi 18 mars en soirée, alors que ce taux est en temps normal compris entre 4 et 5%. Au-delà de 25% d’absentéisme, nos clients (parmi lesquels les entreprises de transport de fret) risqueraient d’être lourdement pénalisés avec un service susceptible de ne plus être assuré 24h/24… Le trafic pourrait même être interrompu sur une partie, voire tout le réseau. - À la SNCB
Le taux d’absence des accompagnateurs de train de la SNCB a plus que doublé en deux semaines, atteignant en moyenne, ce jeudi 19 mars, plus de 23% et même 30% dans certaines régions. Un taux pareil pourrait engendrer la suppression de plusieurs centaines de trains par jour en temps réel… c’est-à-dire, sans que les clients n’aient pu être informés au préalable et avec un impact sur l’occupation du train qui suit.
D’autres fonctions nécessaires à la bonne circulation des trains (comme le personnel d’entretien de l’infrastructure ou d’entretien et de nettoyage du matériel roulant) connaissent une tendance similaire.
Une offre sur tout le réseau dans le respect des mesures sanitaires
Face au risque majeur pour les voyageurs d’être fortement impactés par cette situation en étant rapidement confrontés à une diminution désordonnée de l’offre, voire à un arrêt complet du réseau ferroviaire, nous avons décidé, avec la SNCB et le Gouvernement, dans l’intérêt des personnes ayant le besoin de se déplacer en train, de prendre une mesure d’urgence : un « Service des Trains d’Intérêt National ».
Cette adaptation de l’offre permettra d’assurer un trafic suffisant sur l’ensemble des lignes et de disposer du personnel indispensable à la bonne exploitation.
Cette offre de trains permettra aussi d’éviter la promiscuité entre voyageurs et d’assurer le suivi des recommandations sanitaires, notamment suite à la très nette diminution de la fréquentation des trains constatée ces derniers jours. Les derniers comptages effectués ce mercredi 18 mars ont des taux d’occupation très faibles, de l’ordre de 8% en moyenne (et 10% en heures de pointe).
La composition des trains continuera à être maximale et l’offre de places offrira deux fois la capacité demandée, garantissant ainsi des conditions sanitaires adéquates.
Ces mêmes mesures de réduction de l’offre sont également d’application auprès de tous les opérateurs ferroviaires avoisinants. La Belgique s’inscrit donc dans des décisions prises à l’échelle européenne.
Nous continuons, avec la SNCB, de tout faire pour permettre à celles et ceux qui doivent absolument se déplacer en train de pouvoir recourir à ce mode de transport.
Un Service de Trains d’Intérêt National
En accord avec le Gouvernement, nous mettrons en œuvre avec la SNCB, dès ce lundi 23 mars, cette diminution contrôlée de l’offre ferroviaire.Elle permettra d’assurer :
- Une offre de trains qui correspond à environ 75% du nombre de places offertes habituellement aux voyageurs d’un jour normal de semaine (heures de pointe incluses)
- Une couverture maximale des besoins en mobilité des voyageurs
- Une offre stable et durable avec une desserte de toutes les lignes
- Une composition de trains maximale afin de maximiser la distance entre les voyageurs
Concrètement, il y aura :
- Une offre de 1 à 2 trains par heure sur les axes IC
- Une desserte de 2 à 3 trains durant les heures de pointe sur les axes omnibus (trains L et S)
- Les dessertes tardives aux environs de 21h (pour les IC - heure de départ) et aux environs de 20h (pour les omnibus – trains L et S – heure de départ) seront quasiment toutes supprimées. Cependant, pour tout départ après 19h, les voyageurs seront particulièrement invités à consulter leur planificateur.
- Sur la plupart des lignes omnibus (trains L et S), l’offre sera fortement limitée entre 9h et 15h.
La mise en place de ce Service des Trains d’Intérêt National est la seule possibilité permettant le maintien d’un service robuste, stable et prévisible dans la durée, notamment en tenant compte du personnel nécessaire à la gestion en temps réel du trafic (cabines de signalisation,…). Un délai de 48h (hors week-end, qui dispose déjà de son propre Plan de transport) est nécessaire pour l’implémentation de ce service de trains adapté.
Une collaboration étroite avec les autorités
Le Ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot, considère notre secteur ferroviaire comme un secteur public vital, que ce soit pour le transport de personnes ou pour l’approvisionnement du pays en marchandises. Le Gouvernement, grâce à notre action commune avec la SNCB, veut pouvoir le garantir avec toutes les précautions et mesures sanitaires indispensables. Grâce à cet horaire modifié, nous souhaitons, avec la SNCB, continuer à assurer un service performant pour les Chemins de fer.
Durant cette crise, de nombreux Belges dépendent des Chemins de fer pour se déplacer pour des motifs impérieux. Je tiens à remercier les collaborateurs des entreprises ferroviaires, sur lesquels je compte pleinement. La famille des cheminots saura faire face aux nécessités et au défi actuel de mobilité. Cette mobilité doit rester possible dans les plus grandes conditions de sécurité et de respect des consignes sanitaires, tant pour les usagers du rail que pour les collaborateurs d’Infrabel et de la SNCB», indique François Bellot, Ministre fédéral de la Mobilité.
Il souligne aussi que les métiers de cheminot sont des métiers qui, de par leur nature, nécessitent une présence physique sur le terrain. Ils sont en effet essentiels, de l’entretien des rames en atelier jusqu’à la conduite, en passant par l’accompagnement au sein du train et la gestion du trafic en toute sécurité.