Jeudi 31/10, 23h15. Alors que dans les foyers, on fête Halloween en famille ou entre amis, nos collègues sont sur le point d'accomplir un geste crucial dans la cabine de signalisation de Bruxelles-Midi : ils déconnectent l'ancien système électromécanique de gestion du trafic des trains, pour le remplacer par un système entièrement digital.
Le grand saut
Certains de nos collègues ont travaillé avec l'ancien système toute leur vie. La tension et l'émotion dans la salle sont palpables. C'est tout ou rien. Si la transition échoue, il n'y a pas de retour en arrière. La pression sur les épaules des responsables est forte. Un moment historique pour le poste de signalisation d’Infrabel à Bruxelles-Midi !
A 1h du matin, c'est le grand saut vers le numérique : les logiciels sont chargés dans les ordinateurs de la salle informatique. En cas d'échec, aucun train ne pourra circuler dans la zone de Bruxelles-Midi à Halle. A 2h, c'est le soulagement pour tous les agents présents sur place, et pour ceux qui suivent l'évolution de la situation depuis chez eux : le passage de l’ancien système à la technologie digitale fonctionne.
Ces quelques heures rythmées par la tension, l'espoir, les doutes, le soulagement, ont constitué pour nos équipes le point culminant d'un projet entamé depuis 2014 dans la jonction Nord-Midi. La digitalisation de l'ensemble de la signalisation est une étape indispendable pour la mise en place, dans le futur, du système de controle de la vitesse ETCS, qui fera de notre réseau l'un des plus sûrs d'Europe.
4° et une nuit noire
En dehors des cabines, ce sont aussi des centaines d'agents qui s'affairent au démontage et au remplacement des anciens signaux. Les aiguillages sont équipés d'un nouveau moteur, alors qu'il fait froid (4°C) et qu'il fait nuit noire. Le reste du week-end est aussi rythmé par les opérations de réglages des aiguillages, au millimètre près, et aux parcours de test par 3 locomotives. Sur chaque trajet, la sécurité doit être garantie pour le client.
Il y a bien quelques couacs (l'une des locomotives tombe en panne, les portes de l'Eurostar sont un peu capricieuses…), mais les collègues viennent à bout de chaque problème, l'un après l'autre.
Malgré le mauvais temps, les travaux se déroulent dans les délais. L'objectif ? Remplacer 90 aiguillages et 65 signaux. C'est un travail difficile, 24 heures sur 24, mais le moral de notre personnel est bon et tout le monde est solidaire, sur place, et en coulisses. Dimanche 2 novembre, 15h : Bonne nouvelle ! Nous sommes en avance sur le calendrier. 121 aiguillages et 65 signaux ont déjà été convertis et testés. C'est 30 de plus que les 90 initialement prévus !
Un sms libérateur
A 17h19, le message libérateur arrive sous la forme d'un SMS sur le téléphone portable de nos porte-paroles qui attendent : Tout fonctionne, tout est prêt pour aujourd'hui ! Le premier week-end prolongé de novembre est terminé. Les travaux minutieusement planifiés et préparés ont été exécutés à la perfection. Le plan de transport aleternatif prévu par la SNCB devrait donc fonctionner…
A l'image de ce week-end réussi, le reste de la semaine et le week-end prolongé du 11/11 se sont déroulés sans encombre. C'est la dernière ligne droite vers un retour à la normale. Nous terminons lundi après-midi, un peu plus tôt que prévu…
Mardi matin, les tableaux affichent des trains à l'heure, on dirait presque que rien ne s'est passé. Les voyageurs impactés par le plan de transport alternatif tournent la page et reviennent à leurs trajets habituels. Nous, nous n'oublierons pas le travail accompli par nos équipes et l'incroyable aventure humaine, sur l'un des chantiers les plus importants de notre histoire…