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Moins de retard, plus de sécurité : des caméras anti-intrusion en gares de Liège

Le trespassing (le fait de marcher sur les voies) est un vrai problème de société. Retards sur les lignes, heurts de personnes, décès…  Ces comportements ont des conséquences très lourdes et sont, dans certains cas, à l’origine de vrais drames humains.

Pour lutter contre le phénomène, nos équipes mènent un projet-pilote depuis une année sur le tronçon entre Liège-Guillemins et Liège-Saint-Lambert, sur la ligne 34. En nous basant sur un modèle finlandais qui a fait ses preuves, nous avons installé 5 caméras sur les voies, à l’entrée de deux tunnels. Ces caméras sont capables de détecter la présence d'intrus et, en réaction, émettent un message dissuasif en trois langues (français, néerlandais et anglais). L’objectif : influencer le comportement de la personne afin que celle-ci quitte la zone le plus rapidement possible.

Les résultats sont prometteurs : en un an, le système a permis de diviser par trois le nombre de tentatives de traversée des voies (6 cas en moyenne par an, et seulement 2 cas observés depuis l’installation). De plus, comparativement à 2017 pour ce tronçon, on note une diminution de plus de 800 minutes de retard en 2018 liées la problématique du trespassing. “41 % des trains qui affichent du retard le sont en raison de faits de tiers, la présence de personnes sur les voies étant la deuxième cause de retard", a souligné François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité, venu à Liège pour assister à la présentation des résultats du projet. L’échevin liégeois de la Mobilité Gilles Foret était également présent et a salué l’initiative d’Infrabel.

Pourquoi à Liège ?

Les arguments ne manquent pas pour justifier cette attitude : gain de temps pour rejoindre le centre de Liège, raccourci pour rentrer chez soi ou attraper son train…

En 2017, on a recensé dans les tunnels du tronçon Liège-Guillemins - Liège-Saint-Lambert plus d’une dizaine de cas d’intrusions, ayant occasionné plus de 5400 minutes de retard et la mort d’une personne.

Dans notre jargon, nous appelons cet endroit un "hot-spot", un endroit où le risque est accru, et que nous devons sécuriser en priorité. En Belgique, nous avons identifié quarante-trois points critiques sur le réseau, majoritairement au sein de gares.

Deux millions débloqués pour la sécurité

Alors qu'Infrabel disposait de budgets réduits en 2016 et 2017 (environ 300.000€/an), pour la lutte contre l’intrusion sur les voies et autres phénomènes à risque, le ministre de la Mobilité, François Bellot, a dégagé pour 2018 un budget spécifique d’un montant de 2 millions deux cent quarante mille euros.

A côté du placement de caméras, ce budget permet la mise en œuvre d'autres initiatives en lien avec la sécurité sur nos infrastructures : installation de panneaux d’interdiction de traverser/circuler (81% des quais en Belgique en sont équipés), installation de clôtures (23km au total sur 53 hotspots), tapis anti-intrusion (48% des hot-spots équipés), rehaussements des quais (27 en 2018, en collaboration avec la SNCB), mesures dans le cadre de la prévention du suicide sur le rail.

En Finlande, le système des caméras “anti-intrusion” a permis une diminution de 44% du nombre d’intrusions sur un premier site et une diminution de 18% sur un autre site, lors d’une période test de 2 mois de temps. En Belgique, un nouveau budget d'un million d'euros devrait à nouveau être consacré à de tels projets en 2019. Les gares de Huy et d'Anvers sont déjà sur la liste des nominés pour le projet...