Habituellement, de tels travaux entrainent plusieurs semaines de perturbations du trafic ferroviaire. A Franière (ligne 130), nos ingénieurs ont mis au point une technique innovante : pour éviter des coupures de ligne trop longues, une dalle de 480m a été préconstruite à côté des voies, puis poussée à son emplacement définitif. Une première européenne dont nous sommes fier.e.s !
Nous innovons
Le chantier mené depuis mai sur la dorsale wallonne à hauteur du point d’arrêt de Franière (entre Namur et Charleroi) présente deux défis : renouveler l’infrastructure en essayant de limiter au maximum les perturbations ferroviaires, et adoucir la courbe de cette portion de ligne pour que les trains puissent y circuler à 120 km/h (au lieu de devoir ralentir à 100 km/h, comme avant).
Le renouvellement des infrastructures est une opération somme toute « classique » pour nos équipes. Mais ce week-end des 5 et 6 septembre, notre chantier a endossé le statut « du jamais vu dans le domaine ferroviaire européen » ! Et nous le devons à nos ingénieurs, qui ont conçu une technique innovante, pensée pour réduire au maximum l’impact d’un tel chantier sur le trafic ferroviaire.
Comme un « Tétris » géant
Les travaux se sont déroulés en deux phases. La première a été la construction d’une dalle à côté des voies. Une dalle gigantesque : 1.300 m3 de béton, 300 T de ferraillage, 480 m de long, 8 m de large, 30 cm d’épaisseur, et un poids de 6.100 T. Imaginez une masse équivalent à 18 avions long-courriers à pleine charge ! Après avoir équipé l’ouvrage, il restait à le mettre en place. C’est ce que nous avons réalisé lors de la deuxième phase, ce premier week-end de septembre.
Concrètement, la dalle a été poussée par vérinage sur environ 16 m, jusqu’à son emplacement définitif. L’opération a démarré samedi et a nécessité la mobilisation d’une centaine d’hommes, aidés d’une dizaine d’engins et de grues. Jusqu’ici, jamais on n’avait poussé une portion d’infrastructure ni un ouvrage ferroviaire aussi long en Europe !
La prouesse n’a d’ailleurs pas manqué d’impressionner nos visiteur.se.s de marque lors de l’opération : quelques membres de notre comité exécutif et de notre conseil d’administration, des représentants des opérateurs ferroviaires et des navetteurs, et aussi le ministre de la Mobilité François Bellot, ainsi que Sophie Dutordoir, administratrice déléguée de la SNCB, accueilli.e.s par notre administrateur délégué, Benoît Gilson.
Nous avons gagné 31 jours et 5 week-ends de « service à voie unique » !
Les bénéfices de cette technique sont significatifs. Habituellement, sur une ligne de ce type, l’impact d’un tel chantier peut porter sur 135 trains de voyageurs et 40 trains marchandises chaque jour. La préconstruction de la dalle a permis de limiter le recours au « service à voie unique » à 18 jours (et 3 week-ends), contre 49 jours (et 8 week-ends) selon la méthode traditionnelle. Quant aux coupures totales du trafic, elles se sont limitées à 3 week-ends, contre 5 habituellement !
Cette technique n’est pas transposable sur tous les chantiers. Mais il est certain que nous allons en évaluer la faisabilité pour d’autres projets, afin d’en faire bénéficier nos clients.