Ce 21 août, nous avons invité le ministre de la Mobilité et la presse à assister à une étape importante du chantier de la nouvelle liaison 165/3. Celle qui va relier la France et la Belgique au Terminal Container d’Athus (TCA). Ce n’est en effet pas tous les jours qu’une telle structure ferroviaire (9,2m de haut, 8,6m de large et 33m de long) est poussée en-dessous d’une route nationale !
5 heures pour une opération très pointue
Les images parlent d’elles-mêmes : ce qui s’est déroulé ce vendredi 21 août à Athus est plutôt spectaculaire. Entre 7h30 et 12h30, la structure d’un nouveau tunnel ferroviaire, construite à quelques mètres de son emplacement final, a été poussée sous l’Avenue de l’Europe. Une distance parcourue de 45m sous l’une des nationales les plus fréquentées de la Province du Luxembourg ! Pour procéder à cette opération, il a fallu fermer la voirie à la circulation et creuser un trou gigantesque.
La réalisation de cette liaison, que nous menons conjointement avec IDELUX (l’intercommunale en charge du développement économique de la région), fait partie de notre plan stratégique pluriannuel d’investissement. Elle est subsidiée entre autres par l’Union européenne, l’Etat fédéral et la Région wallonne. Il faut dire que ses enjeux sont de taille !
Le chainon manquant d’un projet stratégique
D’abord économiques : la réalisation de la liaison « Athus-Mont-Saint-Martin » va permettre au TCA d’augmenter ses capacités de transport, et de passer au statut de « hub international ».
Sa situation est en effet stratégique : premier port sec de Belgique, situé aux abords d’un des trois corridors européens de fret traversant la Belgique, reliant le Port d’Anvers à la Méditerranée, avec plus de 46.000 containers maritimes en transit chaque année… Mais il lui manquait cet accès direct vers la France.
400.000 semi-remorques en moins sur les routes
Ensuite, les enjeux sont environnementaux. Ce projet porté depuis de longues années va aussi renforcer l’attractivité du transport multimodal. Rien qu’en 2018, les 11.500 trains de marchandises ayant emprunté cet axe « Athus-Meuse » ont permis d’éviter la circulation d’environ 400.000 semi-remorques sur nos routes ! Quand on sait que les entreprises ferroviaires européennes et belges ont l’ambition de doubler les volumes de fret transportés par le rail d’ici 2030, on comprend l’importance de ces travaux.
Premiers trains en 2021
Maintenant que le tunnel est installé, il reste à réaliser les travaux d’infrastructure (mise en place des voies, électrification, signalisation…). Suite aux contraintes liées au maintien de l’exploitation et à la sécurité du personnel, cette dernière phase va s’étaler jusqu’à l’été prochain. Les premiers trains pourront alors emprunter la nouvelle liaison.
Un gabarit gigantesque
Ce qui rend cette phase du chantier particulièrement exceptionnelle, ce sont indéniablement ses dimensions :
- Structure : longueur +/ 33m x largeur 8,6 m x hauteur intérieure 9,2m
- Longueur de poussage : +/ 45m
- Poids : environ 3.000 T
- Volume du « trou » à réaliser : +/ 13.000 m3 de déblais
- 42 vérins nécessaires pour soulever et pousser la structure
Le saviez-vous ?
On considère que le transport par rail consomme 6 fois moins d’énergie que le transport routier tout en émettant 9 fois moins de CO2 !